La pédagogie scoute selon le Père Sevin  (partie 1)

19/11/2017

La promesse, la loi scoute, le système des patrouilles

Le scoutisme est un complément d'éducation. Pour base il prend la religion - pour nous la religion catholique, pour méthode caractéristique, l'étude de la nature, qu'il pratique dans le cadre d'une fraternité de campeurs, et il a pour but d'aider l'enfant, garçon ou fille, à développer personnellement sa santé, son habileté professionnelle, et surtout à devenir un caractère et à prendre l'habitude du service et du dévouement : ainsi, le jour venu, se sera-t-il préparé à être un bon citoyen des républiques de ce monde et du royaume de Dieu.                       Père Jacques Sevin, Pour penser scoutement

Une promesse

Sur mon honneur, avec la grâce de Dieu, 

je m'engage à servir de mon mieux 

Dieu, l'Eglise et la Patrie,  

à aider mon prochain en toutes circonstances,  

à observer la Loi Scoute. »

La Promesse, écrite par le père Sevin en adaptant celle de Baden-Powell

Dans l'esprit de Baden-Powell puis dans celui du Père Sevin, prononcer une promesse en entrant dans le mouvement scout a pour but de pousser le jeune garçon à engager ce qu'il a de plus précieux : son honneur. 

Chaque scout dérogeant à cette promesse voit alors son honneur compromis. 

De cette manière, le chef est assuré que le garçon, ayant mis en jeu tout ce qu'il possède, va faire de son mieux pour tenir son engagement. De plus, si le jeune fait des erreurs, elles seront toujours rattrapables, et il ne sera pas considéré en état de péché mortel ou même en discrédit total... Le jeune devra donc respecter cette promesse dans tous les aspects de sa vie.

« Soyez toujours fidèles à votre Promesse scoute même quand vous aurez cessé d'être un  enfant - et que Dieu vous aide à y parvenir ! »  Baden-Powell

Ce qui veut dire qu'il devra en permanence, à partir du jour de sa promesse, respecter les 10 articles de la Loi scoute.

La promesse selon le Père Sevin est le parfait aboutissement de la pensée de Baden-Powell, parachevée dans un esprit chrétien : le jeune sera passionné et se donnera corps et âme dans sa formation.

Une loi

La loi scoute écrite par Baden-Powell a de même été traduite de l'anglais par le père Sevin, puis adaptée à l'esprit français.

Selon Baden-Powell

La loi du scout, selon Baden-Powell, est conçue comme un code d'honneur le plus bref et le plus concret possible, à la portée des jeunes afin qu'il soit attractif :

Article 1. On peut compter sur l'honneur d'un éclaireur.

Article 2. Un éclaireur est loyal envers le roi et ses officiers, envers ses parents, envers ses employeurs et envers ses employés.

Article 3. C'est le devoir d'un éclaireur d'être utile aux autres et de leur venir en aide.

Article 4. Un éclaireur est l'ami de tous et le frère de tous les éclaireurs à quelque classe sociale qu'ils appartiennent.

Article 5. Un éclaireur est courtois.

Article 6. Un éclaireur est un ami des animaux.

Article 7. Un éclaireur obéit aux ordres de ses parents, de son chef de patrouille ou de son instructeur, sans poser de question.

Article 8. Un éclaireur sourit et siffle quand il rencontre une difficulté.

Article 9. Un éclaireur est économe.

Article 10. Un éclaireur est propre dans ses pensées, dans ses paroles et dans ses actes.

Selon le Père Sevin

Le Père Sevin présente cette loi dans son livre "Le Scoutisme", puis en propose une version plus proche de l'esprit français et catholique, comme un condensé de l'Evangile simple à retenir et à appliquer. 

Article 1. Le scout met son honneur à mériter confiance.

Article 2. Le scout est loyal à son pays, ses parents, ses chefs et ses subordonnés.

Article 3. Le scout est fait pour servir et sauver son prochain.

Article 4. Le scout est l'ami de tous et le frère de tout autre scout.

Article 5. Le scout est courtois et chevaleresque.

Article 6. Le scout voit dans la nature l'œuvre de Dieu : il aime les plantes et les animaux.

Article 7. Le scout obéit sans réplique et ne fait rien à moitié.

Article 8. Le scout est maître de soi, il sourit et chante dans les difficultés.

Article 9. Le scout est économe et prend soin du bien d'autrui.

Article 10. Le scout est pur dans ses pensées, ses paroles et ses actes.

Une vie organisée en "patrouilles"

Une grande partie du scoutisme doit se vivre dans un groupe. De cette manière, chaque membre peut trouver sa place et peut se sentir utile. Chaque année, les scouts doivent choisir un poste (c'est-à-dire une spécialité) dans la patrouille, par exemple soigneur, entraîneur, cuisinier. Une fois le poste choisi, le scout s'engage à tenir son rôle toute l'année. Il est donc nécessaire que les patrouillards soient présent à chaque sortie, sinon la patrouille manque d'un maillon utile. Par exemple, si le scout a choisi le poste d'action de cuisinier, il va préparer des menus, un livre de recettes, des épices particulières, des manières de cuisiner, etc...

Si le scout est absent, alors tout ce qu'il a préparé risque d'être perdu et la patrouille risque de mal manger. La cohésion et la technicité d'une patrouille reposent donc sur tous les membres du groupe. De cette manière chaque scout est acteur de sa formation et contribue à la bonne entente du groupe. En outre, le scout peut se découvrir des passions et les cultiver pour que sa patrouille surpasse les autres, dans un esprit de compétition amicale et fraternelle qui pousse chaque patrouille à se mesurer aux autres pour gagner en réputation.

Le moteur fondamental d'une patrouille en est son chef, le CP, qui tient le rôle le plus difficile et à la fois le meilleur. A chaque fois que des personnes demandaient au chef scout mondial : "si vous pouviez vivre une partie du scoutisme en tant que jeune, laquelle choisiriez-vous ?", il répondait : "je serais chef de patrouille".

Le chef de patrouille est celui qui doit pousser la patrouille en avant. Son rôle est de donner l'exemple d'un scout accompli. Pour les enfants, surtout les plus jeunes (12-14 ans), le chef est l'exemple à suivre, il est meilleur techniquement, il est plus développé physiquement (à 16-17 ans la différence est souvent assez radicale). Il est aussi plus mature, ce qui fait qu'on lui confie plus de responsabilités.

Il est donc impératif que le chef soit bien formé et qu'il présente les qualités requises pour être chef : Motivation et Exemplarité. Les chefs de troupe, en choisissant un CP, doivent assurer sa formation.

D'ailleurs, à chaque niveau hiérarchique de la société, les qualités d'un bon chef sont les mêmes et permettent le bon fonctionnement du groupe (entreprises, familles, écoles, colonies de vacances etc...). Un bon chef sait qu'il faut montrer le bon exemple, l'expliquer et en être fier, et s'il y a erreur ou chute, toujours corriger. 

Un extrait du poème de Michel Menu (chef scout fondateur des Raiders et des Goums) destiné aux chefs illustre bien cela : 

Si tu critiques, ils démolissent. Mais... si tu marches devant, ils te dépasseront !



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